Centrale photovoltaïque de Monaco à Levens: Baus Roux menacé (1) - Une zone rouge chute de blocs
A Baus Roux (situé au pied de la falaise de l’Arpasse) les plans de prévention des risques (PPR incendie, et mouvement de terrain) indiquent des risques maximum (zone rouge). La construction d’une centrale photovoltaïque sur le plateau n’a pas été évaluée et pourtant elle aggravera les risques. Les documents officiels que nous présentons ne sont pas rassurants et auraient du être pris en considération. Voici le premier de nos articles à ce sujet
Baus Roux est ce quartier, hameau de la Roquette sur Var situé en dessous du plateau de l’Arpasse.
Baus Roux est à environ 130 mètres d’altitude, l’Arpasse entre 600 et 700. Cette différence de niveau a lieu en peu de distance (moins d’1 Km) avec une paroi verticale de 300 mètres. En contrebas de cette falaise se trouvent habitations, école et mairie Annexe.
(pour agrandir la photo cliquer dessus)
Est-ce que la centrale, son imposant chantier, sa présence auront des effets pour l’aval, et particulièrement pour le quartier de Baus Roux (commune de la Roquette) ?
Les études - ▶géotechnique et ▶hydrologique - (cliquer dessus pour télécharger) jointes au dossier de la centrale photovoltaïque de Monaco à l’Arpasse, n’en parlent pas ou à peine.
Quand au risque incendie, en l’absence de PPRIF pour Levens, il est minimisé, alors que celui de la Roquette, qui prend en compte la zone, alerte sur ce grave risque. (voir 2 ème article à venir)
A l’aplomb de l’Arpasse: Baus Roux, en zone rouge chute de blocs
Voici deux cartes établies par les services de l’état lors de la réalisation des plans de prévention des risques majeurs pour la commune de la Roquette sur Var. Le risque effondrement de blocs, de rochers, est omniprésent.
Pas pour le site de l’Arpasse lui même et la zone envisagée pour la centrale de panneaux solaires, mais pour la commune de la Roquette et plus particulièrement le quartier de Baous Roux.
(pour agrandir ou télécharger les plans cliquer dessus, ou suivre les liens)
Le Plan de zonage (1ère carte) montre que la zone qui part du sommet de la falaise jusqu'au bas est en zone Rouge de grande ampleur : chute de blocs
Quant à la carte de l'aléa (2° carte), cette zone est qualifiée de "zone exposée à un aléa de grande ampleur où la stabilisation ne peut être obtenue que par la mise en œuvre de confortations intéressant une aire géographique importante dépassant très largement le cadre parcellaire ou celui de bâtiments courants et dont les coûts en conséquence seront très élevés". On est dans le cadre d'un aléa très élevé "où les phénomènes ont une forte probabilité d'apparition"
Déjà 2 opérations de sécurisation de la falaise
"Forte probabilité d'apparition des phénomènes" dit le plan de prévention des risques mouvement de terrain. C'est tellement vrai que les menaces sont constantes à chaque événement important ( sécheresse puis fortes pluies. par exemple)
Ainsi en 2016, des filets de protection ont été posés pour sécuriser la falaise. Opération suivie par le Sivom Val de Banquières
Et puis il fallut recommencer en 2023. Deux événements climatiques , une forte sécheresse, puis la tempête Alex avaient à nouveau fragilisé la falaise et la chute de rochers était redoutée. La maire de la Roquette sur var, Mme Nicole Labre obtient une aide financière qui permit de réaliser cette nouvelle opération de sécurisation de la falaise.
Les événements climatiques sont pour le moins impactants ici, faut-il encore ajouter d'autres paramètres , qui ne manqueront pas d'ajouter des problèmes?
Une forêt de pieux à enfoncer dans la roche
Quand on sait comment se passe l’installation de panneaux, on comprend que les travaux seront d’ampleur et dévastateurs pour le site. 23 300 panneaux sont prévus. Rien dans l'étude géotechnique au sujet des pieux, si ce n'est que malgré les forages déjà réalisés, il faudra faire une autre étude. Mais, le sol étant rocheux, on nous annonce d'ores et déjà du bétonnage (Forage et bétonnage).
Dans les documents, il est dit qu'il y aura 1 165 "tables" de 20 panneaux (étude d'impact p 231; dossier demande destruction espèces protégées p 34 dernier paragraphe et page 35). Il est annoncé 5 pieux par table (plans dossier demande permis de construire p 20). Donc il y aura à minima 5 825 pieux.
- Sur quelle profondeur seront-ils enfoncés? Ce n'est pas explicité dans les documents (mais à Lure, ils font 1,50 m de profondeur).
- Comment cela sera-t-il réalisé ? Certainement pas à la pelle araignée, comme présenté ici et là dans les documents. Le sol est rocheux, l’utilisation d’une pelle araignée n’est pas adaptée à ce type de terrain.
- >> Voir à ce propos le paragraphe sur les structures porteuses du document « Etude d’Impact sur l’environnement », page 217, présent dans l’enquête publique du permis de construire de la centrale photovoltaïque
« Si le sol résiste au battage, un pré-forage (ce sera probablement le cas pour ce projet) pourra être réalisé avant de battre le pieux. …
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>> Soit une forêt de 5 825 pieux (sans compter les poteaux à réaliser pour supporter 1 km 650 de clôtures résistantes et les portails pour protéger le parc des intrusions). soit plusieurs dizaines de milliers de percussions dans le sol rocheux pour réaliser ces opérations, en comptant les forages et les battages.
Le respect de la faune, de la flore, des espèces, ne peut être assuré avec un tel chantier, mais notre propos ici est de pointer les conséquences de ces vibrations, de ces chocs répétés, sur la paroi située en bordure de l’aire de la centrale et surplombant Baus Roux, paroi classée en zone rouge chute de blocs avec le plus gros aléa.
Il y a bien une ➡étude géotechnique dans le dossier d’enquête publique relative au permis de construire, mais à aucun moment elle ne se penche sur les conséquences du chantier et de la création de la centrale sur le quartier de Baus Roux situé en dessous. Elle n'a pas eu visiblement pour mission d'étudier cet aspect pourtant essentiel
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Les procédures judiciaires
Pour récapituler là où nous en sommes, nous avons lancé deux procédures judiciaire auprès du tribunal administratif de Nice.
- Nous avons déposé le 26 mars 2024 un recours en annulation contre la délibération de la Métropole Nice Côte d’Azur qui a fait passer la zone naturelle de l’Arpasse en zone constructible afin d’y construire une centrale photovoltaïque. (délibération n° 10.1 du 25 09 2023)
- Et un deuxième recours en annulation, le 2 mai 2024 contre l’acceptation par le préfet du permis de construire délivré le 01 03 2024 à la société Monégasque de l’ Electricité et du Gaz.
Ici nous tenons à remercier vivement tous ceux qui ont par leurs dons contribué au lancement des procédures judiciaires que nous avons engagées. Sans ces soutiens et ces participations nous n’aurions ni l’envie, ni les moyens de porter ce dossier.
Le financement participatif continue
Pour participer à cette cagnotte collective de soutien, vous trouverez des liens ci-dessous:
- bulletin de don, à imprimer et à nous retourner par voie postale ▶ ICI
- versement direct par la plateforme Hello Asso ▶ ICI (pour information, contrairement à d'autres systèmes dit de "crowfunding" , la plateforme Hello Asso reverse l'intégralité des dons, et les contributions à son fonctionnement sont facultatives)