Faire sa part, sauver les terres
Défendre la terre, l’humus, l’humain, l’humanisme: l ‘engagement de Pierre Rabhi et d’autres éveilleurs de conscience.
Voilà quelqu’un qu’il nous plait de vous faire rencontrer . C’est quelqu’un qui pense que « sans la terre personne ne peut vivre ».
Quelqu’un qui dit comme Voltaire qu’il faut « cultiver son jardin » mais qui, va au delà de ce constat qui à l’air évident, va un peu plus avant et reprend la phrase de Gandhi « nous devons être le changement que nous voulons pour le monde. ».
Ce qui renvoie à soi, à l’exemple qu’on est pour chacun et pour les autres.
Vivre avec la nature, et aussi avec du lien. On peut faire son jardin, manger bio et vivre en enfoiré .
C’est lui qui met en avant la légende amérindienne de "la part du colibri", qui explique que chacun peut faire un petit quelque chose, ce qu’il a à faire . Et que si on s’y met à plusieurs, on peut faire plus.
Cet homme à la fois paysan, écrivain et surtout philosophe, c’est Pierre Rabhi. Philosophe comme nous l’entendons à savoir « les philosophies ne sont pas des points de vues, mais des points de vie ».
Depuis plus de 40 ans, ses activités de paysan, ses livres, ses conférences prônent la « sobriété heureuse » ( link )
Quelques jalons pris parmi une belle bibliographie montrent dans l’œuvre de ce sage , de cet « homme en marche vers plus de solidarité , de fraternité » ( "du Sahara aux Cévennes " ), combien la terre est essentielle et combien elle est maltraitée.
Ainsi en est il de la nature comme référence dans
« Le recours à la nature », ou bien « Parole de Terre » qui brosse le bilan d’une civilisation qui « voulant dominer la terre, la mutile, la torture et la désacralise ».
On peut suivre la pensée de Pierre Rabhi dans « Le chant de la terre » et dernièrement dans un ouvrage d’entretien avec Jacques Olivier Durand, « Terre Mère, homicide volontaire», entendre ce message « Que l’humain se réconcilie avec la nature, que chacun cultive, là où il vit, une oasis d’humain dans ce désert d’inhumanité ». ( link )
Pour qui n’est pas possédé par l ‘avidité, il semble normal de respecter la terre parce que sans elle nous ne sommes pas. « Pour que les arbres et les plantes s’épanouissent, pour que les animaux qui s’en nourrissent prospèrent, pour que les hommes vivent, il faut que la terre soit honorée » dit quelque part Pierre Rabhi.
En effet cela paraît la base, le fondement. Mais combien loin de la réalité .
La réalité c’est que les terres fertiles sont empoisonnées ici de produits chimiques, là de béton spéculatif.
Les agricultures paysannes et vivrières sont éradiquées et avec elles
10 000 ans de cultures et de savoir-faire traditionnels.
En France, une exploitation agricole disparaît toutes les vingt minutes et en moins d’un siècle, 3% d’exploitants agricoles ont remplacé 50% de paysans. L'UE ne produit que 25% de ses besoins alimentaires en protéines végétales et demeure totalement dépendante du commerce extérieur et du pétrole pour les 75% restants...
Pierre Rabhi a l’habitude de citer un proverbe indien, parce qu’il résume bien le cours des choses: « Quand le dernier arbre aura été abattu, la dernière rivière empoisonnée, le dernier poisson pêché, alors vous découvrirez que l’argent ne se mange pas ».
La pensée de Pierre Rabhi a ceci de magnifique qu’elle rassemble sur des valeurs essentielles. On peut les résumer ainsi : placer l’humain et la nature au centre de nos préoccupations, et l’économie, nos savoirs et savoir-faire, à leur service.
Il faut aller voir ses textes, ses réalisations, car nous n'avons pas la prétention de résumer une œuvre aussi dense.
Il faut aussi vouloir faire sa part, comme chacun de nous peut le faire. Nous renvoyons aux mouvements, associations créés par Pierre Rabhi:
Hölderlin ( link ) a écrit il y a bien longtemps, « Au pire croît ce qui sauve ». Alors que quelques uns ne pensent qu’à stériliser les terres fertiles (comme chez nous dans les Alpes Maritimes), d’autres de plus en plus nombreux montrent une autre voie.