Les Levensois refusent la modification du POS
Toutes les observations inscrites sur le registre, arguments à l’appui la réfutent et la refusent.
Pas une seule observation qui défende la modification simplifiée du POS ! (Plan d’ Occupation des Sols)
Tel est le résultat que les élus ont tout loisir de lire sur les registres mis à disposition du public du 10 août au 9 septembre en mairie de Levens.
L’entourloupe ne passe pas parmi les habitants. Les entourloupes devrait-on dire, car il y a eu simultanément sur la commune deux mauvais coups. Le premier est de choisir les deux zones du Rivet et de L’Orte pour y mettre des immeubles, le second est d’élargir la zone dédiée aux immeubles sur 51 000 m2 comme nous le signalions ( lien vers notre article )
« DES CONCEPTIONS ANACHRONIQUES
EN MATIERE D'URBANISME"
La photo ci-contre à gauche représente une vue aérienne du quartier de l'Orte avec, cerné de rose l'emprise du secteur qu'il est prévu de dédier à des immeubles. Cliquer sur la photo pour l'agrandir.
La photo ci-contre à droite représente une vue aérienne du quartier du rivet avec, cerné de rose l'emprise du secteur qu'il est prévu de dédier à des immeubles. Cliquer sur la photo pour l'agrandir.
Grâce au volet « social » de l’opération, cette modification énorme se passe d’enquête publique et de commissaire enquêteur. C’est une simple « consultation », avec deux registres où le public peut consigner ses observations.
Parmi les contributeurs qui se sont déplacés en mairie, il y a des particuliers, mais aussi des associations. L’argumentaire des Perdigones étant connu des lecteurs de ce blog, passons aux arguments des autres intervenants.
C’est un dossier très fourni qu’a déposé l’Association de Défense et de Sauvegarde de Levens. L’association, agréée au titre de l’article L 141-1 du code de l’environnement pour la commune de Levens avait joué un rôle fondamental dans l’abandon du projet d’immeubles sur le parking du village.
Et oui, c’est une habitude dans cette commune, alors que les besoins n’ont pas été sérieusement évalués et que 11 appartements d’un immeuble récent et situé en face de l'école, ne trouvent pas acquéreur, le maire veut à tout prix construire des immeubles.
Et comble de tout, chaque fois qu’il a un tel projet, c’est sur un lieu totalement inadapté. Ainsi à l’époque le parking public, protégé, était tout simplement cédé à un promoteur privé. Aujourd’hui en zone résidentielle (le Rivet) ou en zone dédiée à l’agriculture (l’Orte), il récidive dans cette logique d’utiliser les terres à contre-nature de leur usage. Il choisit ces lieux pour y implanter des immeubles, le plus possible et le plus haut possible. Pourtant comme le dit précisément l’Adslevens « Les deux secteurs concernés par l’aménagement se situent dans des zones sensibles aux risques d’inondations, ou tout au moins suceptibles d’avoir un impact sur les risques d’inondation des zones situées en aval. ».
Que de constance dans le mépris et l’entêtement !
"DES CHOIX PAS TRÈS ECONOMIQUES, PAS TRÈS ECOLOGIQUES"
En trois points l’ADSLevens développe une critique sans appels de cette modification simplifiée. Elle relève que ce projet n’est pas « opportun », alors que la commune est engagée dans l’élaboration du Plan Local d’Urbanisme. Et parle d’une « modification en force ». L’Association rejette l’argument selon lequel « les deux sites ont été retenus après étude », car évidemment, d’étude il n’y a pas, le seul argument non avoué étant celui que « Levens possède des réserves foncières, donc il est tout simplement plus facile d’y construire au mépris de toute considération de développement durable. »
« ILS NE CONNAISSENT PAS LES LIEUX »
Cette fameuse étude, un riverain la met humoristiquement en doute car souligne t-il « quand on écrit que l’Orte « est à proximité du centre ville » on se doute bien que ceux qui ont rédigé le texte de présentation ne connaissent rien de la zone ». Il paraît donc évident qu’ils ignorent tout des risques des eaux.
« Le pari urbanistique et la prévention des risques », voilà justement le deuxième argumentaire développé par l’ADSLevens pour refuser cette modification.
De nombreuses personnes et pas seulement des riverains ont parlé de cela. Ils ont parlé de leur vécu et de l’eau omniprésente sur le secteur. D’autres ont parlé de l’Agriculture qui se faisait à l’Orte et ont évoqué les anciens qui ont œuvré pour que ces terres soient fécondes. Un autre signale ce « gâchis en période de crise » et dit « que si celle ci s’aggravait, des terres comme celles de l’Orte aideraient bien.».
« Les aspects socio économiques et la qualité de vie ». Avec cette partie, l’ADSLevens démontre que ces choix ne sont « pas très économiques ni très écologiques » et conclue que « cette politique est en contradiction totale avec les recommandations issues du Grenelle de l’environnement ». Loger des actifs loin des activités, renforcer les déplacements et construire des bâtiments HQE, « Mais à quoi cela sert-il si les économies d’énergies réalisées sont anéanties par une surconsommation d’énergie en transport ? ».
Autre incohérence pointée par l’association : la fabrication de « ghettos digne des années 70 ».
LES SI PRÈS DU RIVET
L’association « Les Si Près du Rivet », fait remarquer dans sa contribution que « le rapport du commissaire enquêteur du PPRinondation (Plan de Prévention des Risques) sur les parcelles concernées n’est pas joint au registre et il nous semble que la décision de modifier le POS dans des zones inondables pour pouvoir y construire des logements sociaux, et donc pour y loger un grand nombre de personnes nous paraît indissociable de ce rapport »…
La notion d’utilité publique est mise en doute au regard de ces « projets et la manière dont ils sont menés surtout ».
L’association pose des questions sur l’étendue des zones concernées (cinq fois ce qui était envisagé au départ) et signale que « les programmes de ghettoïsation de la population vivant dans des logements sociaux ne sont plus à l’ordre du jour ».
Ce qui est perçu et déploré « c’est que vous ne respectiez pas la spécificité de notre commune qui est d’être encore un village…». C’est ce qu’écrit sur le registre une autre personne « on n’est pas venu ici pour avoir des immeubles ». Une autre encore se demande « s’il n’y a pas volonté de nuire compte tenu des lieux choisis ».
IL EST POSSIBLE QUE LES ELUS S'EN MOQUENT
Les arguments d’opposition à ces projets coulent du bon sens, car même si l’on choisit de faire du logement social à Levens, il n’y a aucune raison de faire des immeubles et il y a de multiples raisons pour ne pas les installer au Rivet ou à l’Orte.
Les associations, les habitants l’ont clairement exprimé. Ils ont noircis 22 pages sur les 24 de chaque registre pour le dire.
Il est possible que les élus ne tiennent pas compte de l’avis des gens.
Comme si de rien n’était, avant que les registres de la modification ne soit clôts, un conseil municipal est convoqué à Levens mardi 15 septembre à 19 heures, où figure ce point à l’ordre du jour.
Dans la foulée, la communauté urbaine de Nice va faire de même. Le rapporteur, Alain Philip vice-président de Nice Côte d’Azur, s’apprête à présenter une délibération en ce sens.
Les documents sont prêts à être adoptés comme s’il n’y avait rien eu sur les registres.
Les associations, pour leur part, annoncent des actions et notamment, une grande manifestation prochainement sur la commune.
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