L’ORTE (LEVENS 06) : PERMIS SUSPENDU, ÉTUDE EN COURS, PERSÉVÉRANCE COUPABLE
Certains ont pris la question de l’eau à la légère alors que c’est pour cette raison que le permis de construire des immeubles de l’Orte est suspendu. Un expert a été mandaté et des études hydrogéologiques sont en cours.
Leur aveuglement et la hargne pour bétonner à tout prix ces terres risque de coûter cher, alors que la seule solution sensée, et la plus avantageuse pour la collectivité, est de les rendre à la culture maraîchère.
Rappelez-vous. C’était le 4 décembre 2009 à la Communauté Urbaine de Nice Côte d’Azur. Le dossier de l’Orte vient à la discussion. Il est proposé à l’assemblée de transformer 2,65 hectares de terres fertiles, en terrains constructibles pour des immeubles. À l’intérieur de ce périmètre de prés, de bois et de belles restanques agricoles, un programme de 35 logements est annoncé - pour tout de suite - sur 6500 mètres carrés.
UN DOSSIER TOTALEMENT BACLÉ
Tout est prévu, organisé. La communication de la commune de Levens n’étant pas très efficace, on fait appel à la Communauté Urbaine. Dépliants en couleurs distribués à la population. Le sous préfet ne vient pas au champ mais seulement sur la route, voir au loin, les terres que lui montre le maire.
De loin, tout va bien.
Mais lorsqu’on connaît les lieux, qu’on a vu ce qu’il s’y passe par fortes pluies, on ne partage pas cet avis.
Lorsqu’on a étudié ce dossier non plus.
C’est ce que dit Rémy Gaechter l’élu « vert » ce 4 décembre 2009 à la communauté urbaine: « Je suis particulièrement surpris de ces deux délibérations qui posent quand même un problème de fond ». Et l’élu de demander une étude des lieux avant de prendre une décision. voir notre article "l'Orte à la communauté urbaine de Nice: un vote aveugle"
Évidemment on ne tient pas compte des avis des associations et on dit aux élus de l’opposition que tout est sous contrôle qu'il n'y a aucun problème.
Et le maire de Levens dépose immédiatement un permis de construire.
Un permis aberrant par rapport au lieu, car il nie absolument l’environnement, le milieu. En tenir compte ce serait déjà ne pas construire. Mais construire là avec ce projet là c’est pire qu’une stupidité : une faute.
NEUF MOIS PLUS TARD, LE PERMIS « SUPENDU »
Heureusement il existe encore des gens qui font leur travail correctement. Et aujourd’hui, le permis de construire de l’Orte est « suspendu » (voir définition).
La suspension d'un permis peut se produire dans deux cas. Soit parce que le constructeur retire son projet (ce qui n'est pas le cas ici) soit parce qu'il manque des pièces.
Et les pièces qui font défaut aujourd’hui sont une analyse des lieux. Car hormis le maire de Levens qui nie la réalité, et qui a tout caché sur la problématique de l'eau d'autres personnes ont voix au chapître, et elles reconnaissent qu’il y a un problème avec l’eau.
Il a donc été demandé des études complémentaires "afin d'étudier comment drainer les eaux". Un beau et coûteux challenge, car les sources d’arrivées d’eau sont multiples.
Pour être exact les études ne sont pas complémentaires, car des études, il n’y en n’a jamais eu sur ce lieu inhabité (hormis la ferme du 17èmeà proximité).
L’expert en charge de cette étude est l’hydro géologue Christian Mangan. (Voir l'une des études qu'il a publié.)
À L’ORTE DE NOMBREUSES POSSIBILITÉS DE MARAÎCHAGE
Les destinées de l’Orte entre les mains de la science ? Oui mais pas seulement. La décision finale sera politique.
A l’heure où l’on construit le tunnel sous la manche, et où l’on fore des puits pétroliers en mer de plus en plus profonde, il est probablement possible, en y mettant de gros moyens, de construire sur ces terres et d’y gérer la question des eaux. De bien la gérer, pas en aggravant le risque en aval.
Tout dépend des finances que l’on est prêt à consacrer à cela.
« On » étant bien entendu le constructeur et surtout pas la puissance publique…
Or nous rappelons que pour l’heure les 6500 m2 sont en la possession de l’Etablissement Public Foncier (EPFR PACA) et pas encore du constructeur pressenti. Pas philanthrope ce dernier attend que le permis soit accepté pour les acheter.
Mais qui va payer les surcoûts ? Pourquoi s’entêter à construire ici, dans ces lieux inappropriés ?
Ne serait-il pas plus logique d’affecter ces terrains à ce qu’ils ont toujours été : le maraîchage ?
Le coût d’achat n’est pas un obstacle certes, en le comparant à quelques dépenses publiques récentes sur la commune… Mais plus fondamentalement au regard des bénéfices en termes de qualité environnementale, de gestion de l'eau, de lien social, de qualité de vie, de qualité alimentaire, d’emplois etc.
Divers projets sont possibles et de grande utilité.
En voici quelques uns :
- Installation d’un agriculteur avec vente à proximité. Dans le 06, il y a des débouchés, des agriculteurs (de nombreux jeunes en liste d’attente) il ne manque que les terres fertiles à libérer.
- Jardins partagés pour des personnes qui en manifesteraient le besoin et l’envie. Cette initiative se développe dans les villes car comme le dit cet élu de la ville de Paris c’est « un investissement peu cher qui rapporte beaucoup et qui va se développer ».
À Levens comme ailleurs tout le monde n'a pas la chance de posséder un potager. Partout où elles existent ces opérations là ont un immense succés.
- Jardins de cocagne comme il en existe à Mouans-Sartoux, Saint-Jeannet (06)
« Les Jardins de Cocagne sont des jardins maraîchers biologiques à vocation d'insertion sociale et professionnelle. A travers la production et la distribution de légumes biologiques, sous forme de paniers hebdomadaires, à des adhérents-consommateurs, ces jardins permettent à des adultes en difficulté de retrouver un emploi et de (re)construire un projet personnel. »
Nous traiterons prochainement de ces solutions et verrons leur intérêt.
Des idées, encore et encore, respectueuses du site, des besoins des levensois et des deniers publics, il n’en manque pas….
LES LOCAUX DES ANCIENNES GENDARMERIES :
2200 m2 HABITABLES POUR 6 LOGEMENTS?
Nos lecteurs savent que pour répondre aux besoins en logements sociaux sur la commune, nous avons défendu, depuis toujours, l’idée de la réhabilitation des bâtiments existants.
Ainsi en Octobre 2009, la manifestation de la population à l’initiative de plusieurs associations avait fait halte devant les bâtiments des anciennes gendarmeries (près du stade) pour réclamer leur utilisation immédiate pour des logements. (voir notre article "levens dit non au béton")
Mais l’argument du logement social, le seul avancé par les décideurs pour « justifier » le projet des immeubles de l’Orte, n’avait pas le même poids pour presser à cette rénovation qui traine les pieds.
Et pourtant dans cet ensemble, (bâtiments, terrains) tout appartient à la collectivité (Commune de Levens et Département des AM).
cliquer sur l'image pour l'agrandir
La parcelle 37 appartient à la commune de Levens (voir l'extrait de matrice cadastrale)
Les parcelles 36 et 38, c'est à dire les bâtiments et leurs terrains appartiennent au département des Alpes Maritimes (voir l'extrait de matrice cadastrale)
Trois ans après leur abandon pour les bâtiments les plus récents (parcelle 38), (les autres - parcelle 36 - sont à l’abandon depuis plus de trente ans) des appels d’offres ont été lancés, ce mois d’août, pour les travaux de réfection « de six logements ».
Six logements ? Mais à qui veut on faire croire que tous ces bâtiments là ne peuvent accueillir que six familles ?
D'autant que rien ne s'oppose à leur rénovation, à leur agrandissement, voire à la reconstruction du plus ancien. Ce ne sont pas des monuments classés au patrimoine des monuments historiques. Quant au périmètre de "La Madone", il ne porte pas interdiction à ces opérations - voir les travaux de construction du parking sur le socle ancien du village et dans le périmètre de l'église, protégés.
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ABANDONNÉ DEPUIS PLUS DE TRENTE ANS !
UN SCANDALE !
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ABANDONNÉ DEPUIS 3 ANS !
ENCORE UN SCANDALE !
photo ci-contre:
la gendarmerie délaissée en 2007 ainsi que ses 6 appartements de fonction
Ainsi que spécifié sur la matrice cadastrale, cette parcelle (n°38) fait 743 m2 au sol, dont plus de la moitié est construite. A gauche les locaux de la gendarmerie désafectée en 2007 (Rdc), à droite, les 6 appartements de fonction des gendarmes (Rdc+2), vides depuis. En rehaussant l’aile des locaux au niveau de l’aile des appartement (R+2) ce sont près de 1200 m2 habitables possible)
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photo ci-dessous:
la vieille gendarmerie délaissée depuis plus de trente ans
Ainsi que spécifié sur la matrice cadastrale, cette parcelle( n°36) fait 717 m2 de surface au sol dont la moitié est construite, occupée par la plus vieille des gendarmeries, sur 3 niveaux (Rdc+2), soit près de 1000 m2 de surface habitable possible )
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2200 M2 HABITABLES POUR SEULEMENT 6 APPARTEMENTS ?
Alors qu’à l’Orte, sur des terres fertiles, loin de tous les services et du centre de la commune, ce sont 35 logements qui sont prévus pour la même surface habitable !
2200 m2 habitables pour seulement 6 appartements ?
Pour quels usages est réservé le reste ?
Est-ce celà "reconstruire la ville sur la ville" ?
Est-celà "une utilisation rationnelle de l'espace" ?
Pourtant ce secteur est bien plus proche du centre ville que celui de l’Orte ; il est déjà urbanisé et, dans l’état, le POS (Plan d’Occupation des Sols) y permet encore « l’aménagement et l’extension des bâtiments existants de 30% »
Décidemment l’argument des logements sociaux, est décliné (par certains...) uniquement pour servir leurs discours (élément de communication, prétexte à du financement public pour du privé, renforcement des densités de construction etc.).
Ce qui est pérenne c’est leur volonté constante de bétonnage inapproprié des espaces vierges de la commune, comme à l’Orte.