Les Perdigones s'invitent aux élections cantonales
L’agriculture de proximité, l’Orte, les gendarmeries abandonnées, les logements voilà quelques questions que nous avons transmis aux quatre candidats aux élections cantonales dans le canton de Levens.
C’est notre contribution au débat démocratique. On veut savoir avant. Et pour que les promesses ne restent pas vaines, on publie. Cela a force d’engagement.
Nous étions déjà intervenus lors des élections municipales de Levens en 2008 nous adressant à tous les prétendants (lien).
Fidèles à nos habitudes, nous interpellons cette fois les candidats aux élections cantonales.
Les sujets sur lesquels nous les interrogeons, sont des thèmes que nous pensons importants. Pour le canton et en général.
De même l’association « Les Perdigones » s'est pleinement associée, avec d’autres, à la démarche de Région Verte sur la plaine du Var . Tous ceux qui oeuvrent pour « une politique qui permettrait de donner aux activités agricoles de La Plaine du Var un poids significatif dans le projet d’aménagement » vont demander aux élus et à ceux qui se présentent aux élections sur ce périmètre de se positionner.
Ces sujets ne résument pas la diversité des champs d’actions et de compétences du conseiller général, mais:
- Il est impossible qu’un élu cantonal ne s’intéresse pas au devenir de l’agriculture de proximité sur un territoire aussi adapté. Il est impossible qu’il reste les bras ballants sur un canton qui se modifie à grande allure. Il y a à sauver toutes les terres et tous les acteurs sont majeurs.
- Il est impossible qu'un élu cantonal ne s'intéresse pas à la sécurité des biens et des personnes, c'est à dire en tout premier lieu à 1 risque qui est majeur sur une partie de notre territoire: les inondations.
Que cela fasse partie ou non de ses compétences, un conseiller général peut faire « bouger » ces questions.
Il peut le faire probablement plus sur ce thème que sur d’autres thèmes, utilisés comme argument de propagande, et sur lesquels il n’a pour le compte aucune emprise (si ce n’est idéologique).
Il peut le faire d’autant plus sur une autre question importante:
- Le logement,
Question sur laquelle le conseil général des Alpes Maritimes s’est directement impliqué d'une certaine façon.
Ainsi, à Levens, deux gendarmeries anciennes (3 bâtiments), inoccupées, sont en sa possession. Il vient fièrement comme inscrit sur un panneau d’en mettre un - 1 seul - à disposition, pour « la rénovation de six logements» .
Soit, il n’y a pas de problème de logement sur cette commune, et alors ces six logements suffisent. Soit, il est urgent de loger des familles, et il faut immédiatement que le conseil général mette à disposition l’ensemble des locaux. Il y a de quoi faire beaucoup plus de logements.
Le Conseil Général des Alpes Maritimes (comme la commune de Levens) s’implique aussi en accordant des garanties d’emprunt.
On sait que dans toute élection on trouve une part de local et une part de national.
Le canton de Levens n’ échappera pas aux profonds mouvements nationaux. Mais ceux-ci seront amplifiés ou minimisés en des proportions qui dépendent de paramètres locaux.
En ce sens toute élection dit quelque chose sur le local et sur le global.
Les élections cantonales se dérouleront les 20 et 27 mars et opposeront sur le canton de Levens quatre candidats.
Ainsi c’est le même questionnaire qu’ont reçu:
- Montserrat Collet (rassemblement gauche et écologie)
- Alain Frère (UMP)
- Jean Thierry (Front National)
- Benoît Vardon-Raybaud (Identitaires)
Le courrier que nous avons envoyé aux candidats
À propos du canton de Levens
Madame, Monsieur,
Les membres de l’association « les Perdigones », et plus généralement tous ceux qui sont sensibles à ses actions, ont probablement des opinions politiques différentes. Mais ils partagent tous le même engagement: défendre les terres fertiles à commencer par celles de l’ORTE à Levens.
Nos actions (travail sur la biodiversité à l’invitation de la communauté urbaine NCA, contributions aux PPRI de Levens, au PPRI de la basse vallée du Var, au Plu de Levens, organisation du festival « Alimen’terre, propositions agricoles etc.) ont un impact qui transcende les clivages politiques.
Et c’est parce que vous êtes candidat aux élections cantonales sur notre canton, que nous souhaitons connaître votre positionnement sur un sujet qui nous mobilise depuis de nombreuses années : la défense de l’agriculture de proximité et de qualité.
Le département est co-signataire de la charte de l’Agriculture, ce dont nous nous félicitons, mais nous souhaiterions ne pas en rester aux intentions car la situation est urgente et dramatique.
Chaque année 3000 hectares de terres disparaissent en PACA.
Il faut aujourd’hui sauver toutes les terres fertiles, agir immédiatement. Sinon aussi pour notre canton encore vert et pourvu de terres, il sera trop tard.
Nous souhaiterions publier votre réponse sur notre blog (www.lesperdigones.fr) qui reçoit à chaque article plusieurs centaines de visiteurs.
Nous vous prions, Madame, Monsieur de croire en l’expression de nos sentiments dévoués
Questions
1) Êtes vous pour le développement d’une agriculture de proximité (maraîchage) sur les communes du canton ?
2) Si oui que comptez-vous faire pour favoriser ce choix ?
3) Nous vous soumettons un cas concret où il est possible d’intervenir d’ores et déjà.
Le lieu dit L’Orte à Levens a toujours été la terre des jardins potagers des Levensois. Ce lieu en terrasses, bien exposé, regorge d’eau. Or un premier projet immobilier de 35 logements y est prévu, à l’initiative du maire de Levens et de la communauté urbaine NCA, avec le soutien du conseil général.
La constructibilité de cet espace de 2,5 hectares a été renforcée, alors que de gros problèmes d’eau (résurgences, ruisseaux, sources) apparaissent lors de très fortes précipitations (tous les 10/15 ans). 6 500 m2 y ont été préemptés par la commune pour le projet immobilier qu’elle a transféré à l’Établissement public foncier régional EPFR PACA. Projet pour lequel on demande au conseil général de se porter garant financier.
De gros problèmes avec l’eau ! C’est tellement vrai que le service des risques de l’État a finalement stoppé le permis de construire déposé et demandé que des études sur l’eau soient menées. Le PPRI de la commune est bloqué entre autre pour cela depuis bientôt deux ans.
Un hydro-géologue a remis récemment son rapport aux commanditaires, mais la plus grande opacité est de mise.
Il semble évident que des constructions dans ce lieu seraient dangereuses et coûteraient très cher, alors qu’il serait de bon sens de rendre ces terres à l’agriculture.
Nous demandons donc que tout projet de construction soit stoppé sur ce lieu en le classant en zone rouge au PPRI
Nous demandons que ces terres, au demeurant fertiles, soient cultivées (peu importe la structure).
Etes-vous prêt à porter notre démarche ?
De quelle façon comptez-vous intervenir sur ce dossier ? Par exemple, le conseil général co-garant d’emprunts, pourrait conditionner ses aides à la construction à des critères tels, que ce projet ne serait plus porté par le département.
4) Face à ce dossier il nous a été répondu qu’il fallait construire des logements sociaux sur la commune. Or il existe des bâtiments vacants. Il existe surtout des terrains et des bâtiments libres. Ce sont ceux des deux anciennes gendarmeries, abandonnées l’une depuis 4 ans, l’autre depuis plus de 40 ans. Les locaux et appartements rénovés ou reconstruits, pourraient abriter l’équivalent de ce qui est prévu à L’Orte, soit 35 logements.
Les terrains et les bâtiments appartiennent au département principalement (le reste, à la commune).
Le choix dépend donc pour une bonne part du conseiller général.
Et bien il n’est prévu à ce jour sur cet ensemble que la rénovation de six logements existants, encore habités il y a quatre ans.
Que pensez-vous de cette situation ?
Etes-vous prêt à vous engager pour la construction au plus tôt, là et pas ailleurs, de 35 logements ?
Pour l’association Les Perdigones,
La présidente Ariane Masséglia
LES REPONSES QUE NOUS AVONS RECUES
Seule Madame Montserrat Collet nous a fait parvenir sa réponse. Son positionnement ne manque pas d’intérêt, mais à chacun de juger.
La réponse est à lire en lien ICI
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PS: à Levens tous les travaux impopulaires ont été mis en veilleuse le temps des cantonales, mais personne n'oublie qu'en octobre 2009, 300 manifestants ont marché 3 km jusqu'à la place de la mairie en criant "Non au béton , Oui au Vert Pays", ni que les manifestants s'étaient arrêtés devant les gendarmeries abandonnées demandant leur réquisition pour des logements.