LEUR TRÈS GRAND INTÉRÊT POUR LEVENS (06)
Des associations qui informent la population, un Sous-préfet et un maire qui survolent les problématiques, tout le monde s’intéresse à cette commune du Moyen Pays Niçois, mais pas de la même façon et pas dans la même optique
Les événements sont concomitants. Et à quelques jours près, la comparaison est parlante.
D’un côté des associations de bénévoles qui rencontrent la population. Explications, débats. Elles démontrent comment certains veulent voler le destin de cette commune près de Nice et qui a des réserves foncières importantes. En faire une ville moyenne, avec immeubles verticaux, centre commercial est l’hypothèse qu’ils combattent. Exit la campagne, le Vert Pays. C’est pourtant cela que la population (de toutes opinions) veut conserver.
De l’autre côté, des autorités qui manœuvrent comme elles le peuvent pour convaincre. Beaucoup de moyens à leurs disposition, mais coupées de la population, des associations.
Voilà le décor, rentrons dans le détail.
L’ENJEU, LA TRANSFORMATION DE LA COMMUNE
Il aura suffit que chacune des associations organisatrices de la réunion d’information à la population (lien 27 novembre) intervienne sur les dossiers qu’elle maîtrise au mieux, pour que chacun s’aperçoive de ce qui est en jeu.
C’est une transformation profonde qui est envisagée à Levens (06). Une transformation pour cette petite commune du Moyen-pays Niçois qui verrait beaucoup de ses espaces verts dédiées à l’urbanisation.
Par contre la présentation isolée, séparée, des projets par la commune et la communauté urbaine NCA n’est pas le fruit du hasard. Elle cache l’ampleur de l’entreprise. Cela fait penser à la parabole de la grenouille.
Rappel : vous jetez une grenouille dans de l’eau chaude, elle saute, s’en extirpe et s’échappe.
Mais si vous mettez la dite grenouille dans une eau tiède qui se réchauffe peu à peu, elle s’habitue, et finira cuite/morte sans la moindre résistance et sans la moindre conscience du danger.
Autrement dit, réagir maintenant c’est éviter une suite catastrophique.
Ces projets sont dans un tout premier temps, la construction d’immeubles en pleine zone de campagne (l’Orte) ou bien dans un périmètre des « bâtiments de France » au Rivet. (lien intervention Les Si Près du Rivet)
Mais c’est aussi ce qui menace une zone bien plus vaste, celle qui entoure la chapelle de la Madone. (cliquer sur l'image pour l'agrandir)
À tout cela, il y a une logique, une logique de construction, de spéculation qui se sert de la question des logements sociaux (lien intervention Les Perdigones)
LA MADONE : DE LA PROTECTION DE LA CHAPELLE
À LA CONSTRUCTION D’UN CENTRE NOUVEAU
À ce propos Gilbert Bovis (conseiller municipal d'opposition) a commenté la délibération municipale du 10 Février 2009. (lien compte rendu CM, lire délib n°9 pages 26 à 28). La délibération annonce la couleur. On protège certes cette chapelle du XI ème siècle, mais on gèle 16 ha de terrains. Pourquoi faire ?
« En vue de réaliser un projet urbain cohérent préservant l’église de la Madone des
Prés tout en répondant aux besoins de la Commune en terme d’habitat mixte, de commerces, de services et d’équipement collectifs ».
Autrement dit, excepté le périmètre de protection, le reste des 16 ha sera dédié aux commerces, habitats (immeubles), équipements collectifs. Ce dont on n’a que faire. Par contre les autorités ont décidé à la place de tout le monde que c’était ce qu’il nous fallait, à nous qui avons des besoins. Ouf.
UNE MESURE POSITIVE, DIX NEGATIVES
C’est devenu une tactique, on annonce une mesure positive mais derrière il y a toujours un lot de mesures négatives.
Là on protège un monument, mais on édifie un nouveau centre urbain autour, (jusqu’à 2500 habitants supplémentaires possibles selon Gilbert Bovis)
Ailleurs, on dit s’occuper du logement social, mais on édifie des immeubles n’importe où.
Ici on dit s’intéresser à l’agriculture en créant avec l’argent des contribuables (1,5 millions d’euros) une chèvrerie de 80 bêtes, mais ailleurs on bétonne des terres fertiles et arrosées.
À propos d’argent, chers lecteurs d’un peu plus loin que le 06, il semblerait que la crise ne soit pas arrivée Ici. Le Sous-préfet est venu se rendre compte (dixit le journal local Nice Matin) de l’utilisation de l’argent de l’État. Mais on rêve ! En gros on décide de dépenser l’argent et puis après on vient voir si c’est bien dépensé. Et comme on est responsable, on ne peut pas dire qu’il est mal dépensé.
Ainsi on modifie une aire naturelle (les Grands Près) en la rognant pour faire une double voie et quelques délires, mais cela coûtera la bagatelle de 5 millions d’euros. (voir Adslevens rubrique "les dossiers" . Ajouté aux délires urbanistiques de l'Orte, de la Treille, du Rivet et de "La ferme", on arrive pas loin de 20 millions d'euros. Vive la relance quand c'est vous qui payez!
Par contre au bout de quarante six ans on ne trouve pas trois cent mille euros pour consolider une falaise qui menace toujours à Plan du Var, et qui a fait 3 morts en 1963.
LE SOUS PREFET AUX CHAMPS, MAIS PAS À L’ORTE
Donc le Sous-préfet est venu. On nous avait discrètement fait part quelques jours auparavant de la venue de Mr le Préfet Françis Lamy. L’association "les Perdigones" lui avait donc écrit pour lui faire part de quelques éléments concernant l’Orte dont il aurait pu ne pas avoir connaissance. (lien notre lettre). Hélas, pas de Préfet et pas de réponse à notre lettre.
Juste le Sous-préfet "Montagne" qui a fait une visite au maire:
- en compagnie de Hélène Delmotte , directrice habitat et logement NCA (c’est la dame qui fait des copié-collé en réponse aux associations qui écrivent à Christian Estrosi et cela sans lire la teneur de leurs courriers)
- et en présence d’un directeur de l’entreprise de BTP "la Sirolaise de Construction". Et oui ça ne s’invente pas !
Donc, à l’Orte on attendait très pacifiquement le représentant de l’État, afin de lui montrer par exemple ce que tout le monde refuse de voir… de l’eau.
Évidemment il n’est pas venu à l’Orte, pas plus qu'au Rivet (où aucun riverain ne l'a vu), quoiqu’en dise mensongèrement Nice-Matin (1° déc 09).
Peut-être était-il dans l'hélicoptère qui a survolé l'Orte à 11h tapantes?
Cela rappellerait la création des villes nouvelles au début de la 5ème république, comme le raconte Pierre Paul Danna dans une conférence sur l'Opération d'Intérêt National de la Plaine du Var (OIN) " De Gaulle avait dit à Delouvrier - "faites-moi donc des villes nouvelles"- Delouvrier avait pris un hélico, il avait survolé la région parisienne, en disant:-"ville nouvelle, ici, ici et ici"-.Et voilà comment on avait réalisé les villes nouvelles." (lien) (Pierre Paul Danna, est docteur en droit, maître de conférences à l'université de Nice Sophia Antipolis, directeur du DESS collectivités locales, et administrateur du GIR-Maralpin)
Alors, que Monsieur le Sous-préfet récite la loi SRU à Levens n’impressionne personne. Surtout quand la représentante de Nice et de la Communauté Urbaine pour les questions du logement, Dominique Estrosi, explique au journal le Patriote « qu’elle ne respectera pas la loi SRU » (lien article), ce qui est malheureusement le cas de la plupart des villes de ce département (voir le bilan triennal 2005/2007 mis à jour en octobre 2008, rubrique Paca/AM page 7)
Le sous-préfet « Montagne » devrait savoir aussi qu’en ce qui concerne l’aggravation des risques inondations pour les biens et les personnes, il en relève de sa responsabilité directe. Et qu’ici, il est fini le temps de s’en laisser conter…