PLU Levens(06): Un (petit) "tour" au conseil municipal

Publié le par les perdigones

Enquête publique prolongée jusqu’au 19 Avril,
Nouvelle délibération sur le quartier de "La Madone", au conseil municipal du mercredi 4 avril,
à Levens, la mobilisation qui s’amplifie (contre le Plan Local d'urbanisme) produit ses premiers effets.
 
       Voilà ce qui se passe quand on n’associe pas les populations à un profond bouleversement de leur commune. Elles agissent elles mêmes.
       Mais ici à Levens, elles ne sont pas seules à chercher à comprendre les tenants et aboutissements d’un Plan Local d’Urbanisme qui chaque jour révèle incohérences, erreurs, injustices et l'incapacité de ceux qui l'ont initié.
       Les associations (« ADS Levens », « Les Perdigones »,  « Levens à venir ») ont fait depuis des mois un travail considérable de déchiffrage et d’analyse des documents et des cartes qui accompagnent ce projet de Plan Local d'Urbanisme.
       Et depuis, ce sont elles qui expliquent, interrogent, donnent la parole, vont dans le détail et dévoilent le Levens de demain. En fait elles font aujourd'hui ce qu’aurait dû faire depuis des années une municipalité qui n’aurait rien à cacher et qui travaillerait dans le sens de l’intérêt général.
        Elles l’ont fait brillamment le 24 Mars lors d’une réunion publique qu'elles ont organisé. 
réunion PLU Levens par associations 24mars 2012 salle 02
        La salle du foyer rural était pleine par un bel après midi de printemps.
réunion PLU levens par associations 24 mars 2012 salle 01
  • Ce que dit la presse de cette journée:
Le Patriote Côte d'Azur le 23 mars 2012 (lien)
Nice Matin le 25 mars 2012 (lien)
Nice Matin le 27 mars 2012 (lien)
 
  • Voici une partie de l’intervention des Perdigones (importante mais absente des compte-rendus) (la lire ou la télécharger ICI)(pour la partie diaporama et les films, se reporter à nos précédents articles)
réunion PLU Levens par associations 24 mars 2012
 
Beaucoup de monde à l’enquête publique
        La population agit ? Oui, elle va dans la salle de la mairie où se déroule l’enquête publique.
        Elle y va en nombre. Et intervient, écrit ses remarques sur le cahier de l’enquête publique. Mercredi dernier, jour de présence du commissaire enquêteur, les levensois faisaient la queue, attendaient leur tour, pour l’interroger, lui parler.
        Devant ce flot, la commune a demandé un délai supplémentaire de 15 jours pour consigner les avis. L’enquête publique est prolongée jusqu’au 19 avril*
* salle en accès libre aux heures d'ouverture de la mairie - tous les jours sauf le samedi
- en entrant, à gauche en face de l'accueil
-  Avec seulement un jour et demi supplémentaire de présence du commissaire enquêteur (il sera là comme prévu le jeudi 5 avril toute la journée, mais aussi le mercredi 11 avril en matinée et le dernier jour, le jeudi 19 avril toute la journée).
        Sinon vous pouvez:
  • interroger ou rencontrer les associations, intervenir sur leur adresse courriel commune: plu_levens_danger@ymail.com
  • ou bien se fier aux conseils et informations données par les services de l’urbanisme de la commune …(!!!!!!!)
 
ET LA CONVENTION AVEC L’EPF PACA ?
        Donc prolongation des délais, et … Une délibération au conseil municipal ce Mercredi 4 avril.
        Il faut lire dans le détail ce projet de délibération (ICI).Sur le fond comme sur la forme elle est vraiment révélatrice de cette direction municipale qui fait tout et son contraire. 
        Sur le fond d’abord, constatons:
  • que c’est un vœu  (oui un voeu et non une décision) du conseil municipal qui intervient en plein dans l’enquête publique. (Nous le redisons, si "on" avait discuté avec la population avant, il y a beaucoup de choses qu’"on" se serait évité).
  • que ce voeu ne concerne qu'un tout petit secteur et qu'il remet à peine en cause le reste de l'urbanisation prévue dans le quartier
  • qu'il inflige à tous les riverains le long des platanes des grands prés, un recul de 16 m
  • Et qu’il est demandé que ce vœu soit consigné dans le registre de l’enquête publique. C’est à dire que ce vœu a autant de valeur que d’autres...
  •  Il est d’ailleurs absolument impossible de le prendre au sérieux si la convention tripartite* passée entre  L’EPFR PACA, La métropole NCA  et la commune de Levens (voir notre dernier article: P. L.U. de Levens (06): LA PAROLE EST À NOUS ) n’est pas dénoncée. Or cela le maire ne l'a pas demandé au conseil municipal de mercredi, et interrogé à ce sujet il a répondu qu'elle était maintenue ! 
        * Cette convention établissait, avant même la mise à l'enquête publique du PLU, le devenir de ce quartier . Elle a été approuvée ce 19 janvier 2012 par les mêmes (la majorité du conseil municipal) qui deux mois plus tard disent vouloir le modifier pour une partie.        
       Vous aurez compris l'enfumage et le peu de valeur de cette délibération.
 
« Prendre acte de la demande de nombreux riverains… »
      Mais pour quelle raison faire semblant de revenir sur une décision prise deux mois plus tôt ?
      Il faut lire la phrase lentement pour comprendre
1)  et la manoeuvre d’enfumage
2) et le désarroi de l’entourage du maire.
            « Aujourd’hui il convient de prendre acte de la demande de nombreux riverains du quartier du grand pré et de la Madone qui sollicitent une densité moins forte le long de la RD 19….et qui s’opposent fermement à la densification du haut de la Madone »
     Deux commentaires:
1)    Lorsqu’on s’oppose fermement à ce que décide dans son coin le maire, on est pris en considération. Donc, habitants des autres quartiers, vous avez un pouvoir, ne vous en privez pas, manifestez encore plus fort votre refus !
         2)   On rit de l’argumentaire exposé, quand on sait que pour d’autres projets le maire n’avait qu’un mot pour dévaloriser les combats « ce sont des riverains qui s’opposent ». C’est ce qu’il a dit de l’Orte par exemple, alors que des riverains il y en a pratiquement pas, et que la question de ce lieu pose le problème de la prise en considération du risque inondation, de la sauvegarde d’une terre arable, de la Directive Territoriale d'Aménagement, des corridors écologiques etc. toutes choses qui interpellent bien au delà des habitants de Levens. C'est ce qu'il dit dans bien des lieux.
         3)  Que dire par contre de ceux qui ont fait ce PLU? Inaptes? Incapables? Imprévoyants? Aveugles? La faute aux services de la métropole ? Non, le maire revendique la création ce PLU (entendez, avec son adjoint à l'urbanisme et quelques proches).
 
 Intérêt général, intérêts particuliers
        Nous le redisons, l’intérêt général ce n’est pas la somme de quelques intérêts particuliers. Un levensois l'a bien résumé, en mettant en titre de son intervention sur le registre:
PLU, Projet Louche Unilatéral !
 
        A Levens la « méthode de gouvernement » n’est basée que sur cela:
  • On oppose les gens entre eux. 
  • On est « laxiste » avec un tel, répressif avec un autre.
  • On explique à ceux qui ont un problème de logements que c’est la faute de ceux qui ne veulent pas d’immeubles à tel endroit,
  • On leur demande d’intervenir sur le registre du PLU en ce sens, alors que la gestion du logement par la municipalité depuis des années est catastrophique (aucune politique de rénovation, loyers libres pour les appartements communaux malgré les nombreuses demandes des associations et des élus d'opposition depuis 2001),
  • On explique que si un tel ne peut pas construire, c’est "la faute de l’Etat" ou des associations…
 
«  Suppression de la servitude de mixité sociale de 50 logements »
         Revenons précisément à ce vœu du conseil municipal de mercredi
  •         Il demande la « suppression de la servitude de mixité sociale n°7 qui prévoit la création de 50 logements » (sur les Hauts de la Madone - ndlr)
        Tout ce qui a été dit, écrit, raconté par l’équipe du maire sur le Programme Local de l’Habitat (lui aussi élaboré sans aucune concertation) ne compte donc plus ? « ça ne  contrarie pas les objectifs du PLH »  est-il écrit.
       Cela vérifie ce que nous ne cessons de dire depuis des années sur ce site internet, on se moque des mots, des textes. Ils ne servent qu’à justifier ou réprouver, à soutenir ou à lâcher. Leur rapport avec le terrain est tellement lointain qu’on leur fait dire n’importe quoi, tout et leur contraire.
        Soit il y avait un besoin impérieux de ces logements à cet endroit là et il ne faut pas les supprimer, soit il n’y en avait pas besoin et il ne fallait pas les programmer. On vous laisse juge... 
  •   Quant à la zone dite "d'attente"
Retirer ce PLU
        Il n’y aucune raison de ne revoir le PLU que sur cette partie du territoire communal.
        Toute une série de lieux (Toute la RD19, Sainte Claire, l’Orte, La Colline (autour de  la piscine, entre la piscine et l’église  etc. etc.  ) relèvent d’une problématique semblable.
        C'est d'ailleurs ce qui a motivé le groupe d'opposition au conseil municipal pour présenter une série d'amendements pour palliers aux autres nombreux "points noirs" de ce PLU.
        Amendements rejetés par les élus de la majorité, à une abstention près.
        Mais toutes ces modifications à apporter sont tellement importantes, qu’il n’y a en réalité qu’une solution:
  •         Que le conseil municipal émette le vœu de « retirer ce PLU ». Et calmement, avec les associations et la population, tout revoir, et faire un PLU pour le bien des habitants, sans rien cacher. Ce qui a été refusé une nouvelle fois mercredi soir.
 
        On a l’impression que ceux qui sont aux commandes n’ont pas encore compris la hauteur du mécontentement et que quelques petites manœuvres ne suffiront plus.
        En attendant allez écrire sur le registre qui est en mairie (accessible du lundi au vendredi de 8h30 à 12h et de 13h30 à 16h), essayez de rencontrer le commissaire enquêteur, contactez les associations.              
 
        Nous ne sommes qu’au début d’une histoire où il y aura encore beaucoup de rebondissements...
 
 

Publié dans Urbanisme

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