Quand l'eau refait parler de l'Orte (Levens 06)

Publié le par les perdigones

Hello, Hello, les politiciens et les bétonneurs ! Et l’eau à l’Orte c’est du bidon ? Quelques éléments de plus, et à chacun de prendre ses responsabilités.

 

L’eau, encore l’eau qui met son nez à l’Orte.

L’Orte, c’est ce lieu (26 500 m2) tout spécialement choisi par le maire de Levens (06) et refilé à la communauté urbaine de Nice (NCA) via l’EPFR PACA (Etablissement Public Foncier Régional). Et c’est sur ces terrains situés à l’entrée de la commune de Levens qu’il a été prévu de construire des immeubles. Aucune étude préalable du lieu. Mais, vu depuis les bureaux de Nice, une aubaine. Une aubaine pour bâtir et puisque le maire de Levens explique qu’il n’y a pas de problème là, il faudrait être mauvais esprit que de ne pas le croire.

 

LES SERVICES DES RISQUES À L’ORTE

 

Donc certains ne croient pas le maire. Ils connaissent bien les lieux et  apportent la preuve depuis des mois de ce qu’ils avancent. Et ils vont continuer.

Dernièrement, les services des risques de l’état (DDEA et RTM), ceux qui ont en charge le Plan de Prévention des Risques Inondations sur la commune, sont venus voir sur place de quoi il en retournait.

Depuis l’enquête publique de Février/Mars 2009, il avait été précisé dans les conclusions du commissaire enquêteur (31 Mars), qu’il fallait parfaire les études en revenant sur place. Depuis rien, excepté nos courriers aux élus, préfets…

Excepté le maire de Levens qui s’est vanté en conseil municipal le 15 septembre dernier que le PPRI était bouclé, sans modifications.

De deux choses l’une, soit l’élu a raison et 6 mois plus tard, les services de l’état sont venus en ballade à l’Orte, soit il a tort et dans ce dossier, il se noie de plus en plus.

 

DE L’EAU EN RESURGENCES

 

Lorsque les personnes des Risques sont venues ce mois de janvier 2010, il n’avait pas particulièrement plu.

Nous sommes dans une année de sécheresse. Ainsi depuis Mars 2009, il n’est pas tombé plus de 500 mm d’eau. Des quantités ridicules par rapport aux moyennes du coin, d’après ce que dit le document du PPRI qui évalue la moyenne des précipitations à 1300 mm d’eau /an.

 


Mais dans ces chiffres il s’agit de pluie.

L’eau dont on parle c’est celle qui sort en de nombreux points de ces 2,65 ha. Qui sort notablement quand il déluge, bien évidemment.

Et cette eau là, il faudrait être sacrément fort pour la canaliser. Et il faudrait de sacrés bassins de rétention pour ne pas aggraver les risques en aval. Des bassins non prévus dans les dessins d’architecte envoyés à toute la population lors d’une récente campagne de communication. Seuls sont prévus des garages sous les immeubles, à moins que ce ne soient des cales pour des barques...

 

 

LA ZONE DES PUITS

 

Mais cette eau d’ou vient t-elle ? Il faut regarder une carte et le travail de l’association levensoise « Levens d’un temp e de deman » pour avoir un début d’explication.

cahier-LDTEDD-n-6-couverture-BD.jpgDans un cahier (n° 6, paru en janvier 1998) et consacré à l’eau et aux jardins sur la commune, on trouve de nombreux éléments. On y raconte l’histoire des adductions d’eau, de la distribution, de la difficulté de faire des jardins, sauf là ou il y avait de l’eau, en de rares endroits. Tout ça est passionnant, mais deux articles sont particulièrement en rapport avec ce que nous disons de l’Orte.

Un article intitulé « les points d’eau à Levens ». S’il ne dissèque pas particulièrement le lieu qui nous intéresse, il livre deux informations importantes. Deux informations qu’on lit sur une carte.

À l’aplomb quelques centaines de mètres plus haut que l’Orte (à proximité des Sarses), toute une zone  avec de nombreuses sources est dénommée « château d’eau ». En partent à droite des ruisseaux, dont le Péloubier et le Gorbella qui débouchent à Ste Claire.

Plus bas à hauteur de l’Orte et le long d’une bande  qui va d’un côté jusqu’au grands près et de l’autre, jusqu’au début de Sainte Claire ( pour ceux qui ne connaissent pas, c’est de part et d’autre de la RD19 et l’Orte est au centre), est repérée toute une zone appellée "la zone des puits".

Et que trouve t-on dans cette zone ? des puits, et des sources. Cette carte confirme ce que nous connaissons et que nous avons montré aux enquêteurs du PPRI. Nous avons même la prétention, vu notre proximité avec ces lieux, d’apporter des éléments particulièrement intéressants sur la gestion de l’eau par les anciens dans ce lieu . On verra bien si les modernes sont à la hauteur. ( lire notre article "Inondations : la prévention pas à la hauteur")

 

 

LA PLUVIOMETRIE DE 45 ANS

 

Voilà un endroit des Alpes-Maritimes où parler de l’eau qu’il peut tomber, demande de grandes précautions. L’on relève de tels écarts de précipitations (typique des climats méditerranéen) qu’il vaut mieux ne pas envisager de faire n’importe quoi n’importe où.

Ainsi dans ce numéro consacré à l’eau, un chapitre concerne le relevé des précipitations de 1951 à 1996. Il y a des choses sidérantes que tout aménageur devrait connaître.

Savent- ils nos décideurs, qu’en Octobre 1979 il est tombé 533 mm d’eau, qu’en Novembre 1970 il est tombé 430 mm d’eau !

Des écarts énormes. Ainsi en février 1973 et 1980, pas une seule goutte n’est tombée alors qu’on a relevé en Février 1972, 408 mm d’eau !

         1970, 1972, 1979 ce n’est pas si vieux que cela, mais peu s’en souviennent. A l’époque il n’y avait pas de Plan de Prévention des Risques Inondations et les premiers arrêtés de catastrophes naturelles datent de 1982 (lien)

À l’époque, en 1975, il n’y avait que 1422 habitants à Levens. Aucune maison, excepté la ferme du 17eme, n’existait dans le grand périmètre alentour de la zone de l'Orte, nouvellement dédiée aux immeubles .

À l’époque quand il pleuvait beaucoup, l’eau avait le temps de courir sur les terres, de s’infiltrer ; elle ne rencontrait pas les surfaces bétonnées d’aujourd’hui.

 

En 1996, il est tombé 1500 mm d’eau à Levens. Les photos que nous présentons de l’Orte par temps de pluie (octobre 2000, ,janvier et décembre 2008) bien que significatives, relèvent d’épisodes nettement moins marqués. (lire notre article "l'Orte, photos de terres fertiles et inondables..." )


Lorsque l’on se soucie de l’intérêt public, on se doit de prendre en compte ces données.

 

Publié dans inondations

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