Gaz de schistes, la menace confirmée
mis en ligne le 17 septembre 2011
Voilà deux mois, le 13 juillet précisément, qu 'était promulguée la loi visant à interdire la fracturation hydraulique comme moyen d’exploration et d’ extraction des gaz de schistes.
Avec ce texte la France devenait le premier pays à interdire ce procédé. Cela faisait suite au formidable mouvement qui avait traversé le pays. Un mouvement impressionnant tout le monde, particulièrement dans les territoires menacés par des permis accordés dans l’opacité la plus totale.
Mais la victoire des opposants n’était pas totale. Les lobbies avaient bien travaillé et les permis n’étaient pas abrogés.
Un délai de deux mois était ainsi accordé aux pétroliers pour dire ce qu’ils faisaient, quelles techniques ils avaient l’intention d’utiliser.
La veille de la date butoir, le 12 septembre l’américain Toréador (bassin parisien) et le français Total (permis de Montélimar) ont fait savoir qu’ils ne renonçaient pas.
Bruno Courme, directeur de Total Gas Shale Europe, explique dans le journal « Le Monde » ; « Nous privilégions (…) , les recherches qui permettront de rendre « acceptable » la technique de la fracturation hydraulique via une moindre consommation en eau, une baisse du nombre de puits en surface et des additifs chimiques sans impact nuisible sur l’environnement ». Et de reconnaître que « des zones de flou existent dans ce dossier puisque la loi ne définit pas clairement la fracturation hydraulique ».
Le texan Schuepbach Energy, (pour le permis de Brignoles ) et le canadien Vermillon n’ont pas fait connaître leur décision.
Mais la menace est toujours là. Pierre Jugy maire de Tourtour (haut Var ) alerte dans une lettre l’ensemble des élus de son département.
« Aucun forage ne devrait commencer avant 2013, voire 2014 » précise en éclaireur Bruno Courme. Plus qu’une menace, cela ressemble à un passage en force. Un passage il est vrai, permis par le flou du texte de loi voté majoritairement.