ANDRÉ ASCHIERI À LEVENS « LE DOSSIER DE L’ORTE POSE PROBLÈME »

Publié le par les perdigones

Le vice-président de la Région PACA en charge du foncier et du logement est venu à l’Orte. Au milieu de représentants du monde agricole, de citoyens engagés pour une agriculture saine de proximité, d’habitants il a loué le « sérieux » du dossier présenté par les Perdigones et manifesté son engagement « pour sauver les terres »

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          Sans doute que tous ceux qui sont impliqués dans la défense des terres de l’Orte à Levens n’avaient ressenti autant de sollicitude et de sérieux de la part d’un élu.

         Qu'André Aschieri se déplace tout spécialement ce dimanche 21 Novembre au matin dans le froid et la boue pour « se rendre compte sur place », et vienne à la rencontre des  militants associatifs, voilà qui tranche.  Voilà qui tranche avec la désinvolture de tous ceux qui de loin ou dans l’à peu près prennent des décisions lourdes de conséquences.

         Cela a toujours été une revendication de l’association « Les Perdigones » : qu’on étudie sérieusement ce dossier, qu’on ne cache rien et que le dialogue l’emporte.

 

L’EPFR N’A PAS EU TOUS LES ÉLEMENTS DU DOSSIER

472         Donc sérieux et dialogue.

         Cela était déjà le sens de l’intervention à la communauté urbaine de Rémy Gaechter, il y  a presque un an, lorsque ce dossier est venu à l’ordre du jour. « Alors que l’élu vert proposait des réunions de travail pour juger de la pertinence de construire des immeubles à Levens au lieu dit l’Orte, la majorité, qui ne connaît pas le dossier, s’est précipitée et n’a rien voulu considérer de la spécificité des lieux. » écrivions nous alors en décembre 2009  (lien). Il aura fallu le sérieux des services de l’État, qui ont suspendu le permis de construire, pour qu’on se mette enfin à travailler sur ce dossier.

 

         André Aschieri n’est pas n’importe quel élu dans le scénario de la finalité des terres de l’Orte.Vice-Président de la Région, il a en charge les dossiers du foncier et du logement. C’est lui aussi qui siège pour la région à l’Établissement Public Foncier (EPFR). 

  • Établissement qui a pour mission la construction de logements sociaux, l’agriculture et la prévention des inondations. Jusqu’à présent la part consacrée à l’agriculture n’était pas à la hauteur mais André Aschieri espère modifier cette donne.
  • Établissement qui a « hérité du cadeau de l’Orte », « cadeau » à 600 000 Euros. Cadeau entre guillemets car beaucoup de choses ont été cachées à l’EPFR, par exemple la problématique de l’eau.

         Le foncier agricole donc et le logement social. Deux problématiques que l’élu Régional souhaite faire avancer au cours de son mandat.  Mais les deux ne peuvent se faire conjointement sur ce terrain là. Et ici l’élu Régional ne le cache pas « ce dossier pose problème ».

         Et pourquoi pose t-il problème ? « Quand c’est possible il est souhaitable de garder les terres là ou elles sont fertiles et de construire ailleurs ». Evidemment que la proposition de faire d’urgence 35 logements en lieu et place des deux anciennes gendarmeries abandonnées est jugée par les présents « sérieuse ». Mais ce n’est pas ce qui a été décidé. Et revenir sur une décision n’est pas courant. Voilà le problème. Mais ce pourrait être la sagesse. Ne reclasse t-on pas des terres constructibles inondables en terres agricoles ?

         Car au delà de l’amour pour les terres (André Aschieri a fait classer ses terres privées à Mouans Sartoux en « agricole »), et de la nécessité d’avoir des terres pour cultiver à proximité des communes, il y a ici un élément important : l’eau. Cette zone peu connue, quasiment pas habitée, a été considéré à tort comme ne posant pas problème. Or ici surviennent des phénomènes (décrits dans ce blog) complexes. Comme partout, lorsqu’il pleut fortement et longtemps, les ruisseaux se chargent, les bassins et les puits se remplissent, mais en plus, des sources temporaires et des résurgences apparaissent. Construire (…si c’est possible…) entraînera des travaux, des surcoûts, alors que d’autres solutions peuvent à la fois préserver ces terres et créer des logements sociaux. C’est ce qu’avait déjà dit Gérard Piel (lui aussi élu à la Région) lors de la manifestation levensoise il y a un an (voir article), insistant sur la nécessité de faire du logement aux deux gendarmeries laissées à l’abandon.

         La discussion est sans détour. « Le rapport de l’expert hydro-géologue doit être remis bientôt. Impossible de décider quoique ce soit sans savoir » dit l’un des intervenants.

 

3000 HECTARES DE TERRES DISPARAISSENT EN RÉGION 

257Jacques Descam, correspondant de la banque coopérative "La NEF" 

         « Il ne faut pas être expert pour comprendre que ces terres ont été cultivées » dit André Aschieri, en découvrant les terrasses et les prairies de l’Orte. Il ne faut pas être sorcier non plus pour comprendre vers quoi va sa préférence en ce jour où l’eau source en de nombreux endroits. Il n’a pourtant plu que 45 mm (45 litres par m2) dans la nuit. « Il faut sauver les terres.  Et s’il y a une chance, c’est maintenant. Leur disparition est sans retour, il ne sera pas possible de revenir en arrière. Actuellement  3000 hectares fertiles disparaissent chaque année en région PÂCA ». Précise t-il.

         255Henri Derepas  co-porte parole de la Confédération Paysanne 06 revient sur la question du foncier, telle qu’envisagée dans la Charte de l’Agriculture et de la Forêt des Alpes Maritimes « nous l’avons signé, mais pour nous ce sont des engagements à minima ».

Foncier en voie de disparition, âge moyen des agriculteurs des Alpes Maritimes élevé (58 ans), assurément si autant d’acteurs différents se sont donnés rendez-vous à Levens ce jour, c’est aussi que l’heure est grave. « On ne peut pas s’exempter  parce qu’on crée une bergerie fromagerie, et qu’on installe un oléiculteur. La moindre parcelle est à sauver » lancera Henri Derepas.

 

DES TRACES DE PESTICIDES CHEZ LES NOUVEAUX NÉS

494André Aschieri rebondit lorsqu’on lui parle de la nécessité de faire des cultures de proximité, des cultures saines et « ici c’est le cas il n’y a eu aucun polluant de puis longtemps ».

Il rebondit en parlant de son expérience, celle de Vice-Président à la Nouvelle Agence de Sécurité Sanitaire Environnementale. Il parle de « l’explosion des cancers, des maladies, des pathologies neurodégénératives du cerveau, et des maladies émergentes que nous connaissons ».

  • « Silence on intoxique »  est son ouvrage qui montre comment « les industriels ont introduits, sans les tester des dizaines de milliers de substances dans notre environnement ». 
  • Récemment il a publié « Mon combat contre les empoisonneurs » qui traite de la stratégie des industriels et des lobbies, mais aussi des ripostes des citoyens experts.

  474       « Ce n’est pas un scoop, mais on connaît de mieux en mieux les liens entre la santé et l’alimentation » et pour étayer il fera état d’une étude « interdite de publication » étude réalisée en 2005 à l’hôpital de Grasse « où l’on a découvert chez 82% des nouveaux nés des traces de pesticides dans le sang. Ce n’est pas du à l’eau elle est de qualité, mais à l’alimentation de la mère ».

         Alors quel rapport avec l’Orte ? « Ici, c’est concret. La santé dépend de l’alimentation, qui dépend des terres ».

         À ce propos le collectif de défense des terres fertiles 06 a remis à l’élu régional un document "Levens, l'Orte, des terres fertiles à reconquérir" (pdf)

Ce document de travail fait des propositions à partir de l’étude de la viabilité des terres. Il établit, compte tenu de la spécificité des lieux, quelques possibilités de cultures (cultures sur buttes par exemple).  Il jalonne quelques pistes : installation d’un agriculteur, d’une AMAP, jardins familiaux, jardins pédagogiques, d’insertion. Il recense des aides possibles, calcule  les investissements nécessaires etc.

         476« Que de chemin parcouru depuis le début. On nous accusait presque alors d’avoir trafiqué des photos pour montrer qu’il y a des problèmes d’eau. Aujourd’hui cette question n’est plus débattue. Ce qui intéresse les bétonneurs c’est combien ça va coûter ? Est ce que ce sera rentable ou pas ? Ne peut on pas espérer un peu de raison et utiliser ces terres pour leur fertilité, c’est cela la vraie rentabilité, celle qui prend en compte la préservation de la vie » dira Ariane Masséglia la présidente des Perdigones. 

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L'association a initié une pétition pour rendre les terres de l'Orte à l'agriculture.

Visiblement les gens se sont saisis de la valeur d'exemple de cette initiative. Rien que sur Internet à ce jour presque 300 personnes l'ont signé. Et avec des commentaires pertinents. Personne n'est dupe. Lisez ces remarques de bon sens qui demandent aux élus de sauver les terres là où elles sont et de faire des logements là où c'est adapté.

Signez cette pétition et ne vous privez pas de commentaires.

La version papier de la pétition qui vient de démarrer a reçu à ce jour 200 signatures. (pour la télécharger)

REMERCIEMENTS

Entre 11 heures et 13h 30 il passera une cinquantaine de personnes sur une passerelle de fortune installée par l’association pour traverser un ruisseau.

Cette initiative a pu voir le jour grâce au soutien et à l’engagement de nombreuses personnes et associations.

473Il faut parler des adhérents de l’association "les Perdigones" qui ont dynamisé l’idée de cette journée en deux temps. Ils ont aussi, dans le froid, la boue, sous la pluie, essayé de créer des conditions d’accueil un peu moins dures. Sans eux rien n’aurait été possible.

Le Collectif de Défense des Terres Fertiles a été décisif dans l’élaboration du document et dans le lien avec une problématique plus générale, plus départementale.

Les associations, l’équipe du festival Alimen’terre et son coordinateur départemental, Christophe Giroguy, ont tenu à nous intégrer dans leur programmation et donner à cet événement local une dimension beaucoup plus globale.

Notre prochain article  traitera de cette deuxième partie de la journée.  Une après midi qui a réservé de bonnes surprises…

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  Au premier plan Noël Perna, président fondateur de Région Verte, "mémoire vivante de l'écologie azuréenne", au centre André Aschieri avec Michel Fouilloux (Région Verte) et Henry Derepas 

 

LA JOURNEE DU 21 DANS LA PRESSE

Développement durable le journal (presse internet nationale)

Nice-Rendez-Vous (presse internet départementale)

LE PATRIOTE

  • paru le 19 novembre (cliquer sur l'image pour agrandir)

PCA 19 nov010 72ppi

  • paru 26 novembre

PCA 26nov10

(cliquer sur l'image pour agrandir)

NICE MATIN

  • paru le 25 novembre

NM 25 nov72ppi

(cliquer sur l'image pour agrandir)

PAYS DES ALPES MARITIMES 

  • paru le 25 novembre

paysdes AM 72ppi

(cliquer sur l'image pour agrandir)

 

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