Levens (06) : A bas les Platanes (5) - L’acharnement...

Publié le par les perdigones

Depuis le jugement en référé perdu par la métropole (et la commune) en Octobre 2022 et avant le jugement au fond, les platanes sont toujours protégés. Mais les adeptes de l’abattage tentent de le relancer…..
 
        Ah ces platanes ! Coupables de bien des maux pour certains, capables de bien des bienfaits pour les autres.
 
        A Levens moyenne commune du Moyen Pays des Alpes Maritimes, l’urbanisation  est assez particulière. Les constructions bordent et continuent de border les axes routiers de la RM19, de la RM20 et la RM14 (ndlr RM = route métropolitaine). Le long de la RM19 on peut même parler d’un village rue.  
 
Levens, quartier des Traverses, entre les nouveaux immeubles et l'encorbellement...aucun aménagement pour les piétons

 

        Ce sont quelques uns de ces mêmes élus qui sont à la tête de la municipalité avec ce maire depuis 30 ans. Et depuis trente ans ils ont continué sans sourciller cette urbanisation anarchique sans prévoir pour autant les aménagements nécessaires pour les piétons et les cyclistes.
Nous sommes juste à la sortie de l'école maternelle, en face des immeubles construits il y a une quinzaine d'années, là encore pas de cheminement piéton pour aller vers le quartier des Traverses et les Grands Près, alors qu'à l'époque les parents d'élèves avaient demandé un trottoir digne de ce nom

        Quand on dit rien, c’est presque rien. A été réalisé un joli encorbellement sur 60 mètres à la sortie du quartier des traverses et une double circulation le long des grands prés. Pour le reste:

  • les limitations de vitesse à 30 km /h - pas question...
  • les feux ( même intermittents), les ralentisseurs, les chicanes - pas question...
  • les recherches d’autres cheminements - pas question...
  • la valorisation du GR5 qui ne borde pas la route sur une grande partie de son itinéraire- pas question.
          Et les récentes constructions le long de la route de la Roquette (RM20) sont édifiantes.  Aucun cheminement piéton de créé, alors que de très nombreuses habitations sont sorties de terre (plus de 50 logements) et que le GR5 passe ici.

 

 

pour suivre le GR5 qui part du chemin des Valettes depuis le vieux village, après avoir traversé le quartier Saint Roch, et avant de déboucher quartier des Traverses un peu avant l'encorbellement, il faut marcher sur la route de la roquette (RM 20) sans aucune sécurité

          Et ce qui devait arriver arriva. Comme rien n’a été fait sur de nombreux points noirs et que les habitants se plaignent de ne pouvoir marcher tranquillement le long des routes, la solution avancée par la mairie est d’une simplicité remarquable : coupons les platanes.

          C’est ainsi que devant un premier projet d’abattage de 35 platanes obligation fut faite de réaliser une enquête publique.
En plein mois de juillet 2021, sans aucune publicité, des habitants  découvrirent ce projet. Certains  furent effarés, tandis que quelques autres se félicitaient.
 
          L’enquête publique donna un résultat défavorable à l’abattage. Cela provoqua quelques espoirs d’habitants et la rage du maire contre les enquêtes publiques
 
          On aurait pu en rester là et réfléchir avec les habitants à des solutions qui concilient piétons et végétation.
          Non, on s’acharna. D’abord via la Métropole. Fut présentée une autre délibération qui soi disant procédait de l’enquête publique. Elle annonçait l’abattage de 11 platanes. http://lesperdigones.fr/2022/03/levens-a-bas-les-platanes-3-un-maire-qui-s-en-tape-des-enquetes-publiques.html
 
Un référé suspend tout abattage
 
          Pour ceux qui ont une certaine habitude des mœurs locales, il était devenu clair qu’envers et contre l’enquête publique, l’abattage allait avoir lieu.
          Et en pareil cas, quand on oppose la force à la discussion, comme  à son habitude l’association « Les Perdigones»  se tourna vers le tribunal.
 
          C’est ainsi qu’une requête en référé (urgence) fut déposée le 12 septembre 2022. L’audience publique eut lieu le 4 octobre. La présidente de l’association défendit elle même le dossier devant la Métropole Nice Côte d’Azur (qui est l’organe décisionnel).  L’ordonnance de référé  fut rendue le 5 Octobre, elle  suspend l’abattage en attendant un jugement définitif sur le fond. Car parallèlement à ce référé l’association « Les Perdigones » attaqua sur le fond.
 
          L’ordonnance en référé est
          Chacun peut se faire une opinion à la lecture de ce texte. On peut toutefois relever de la part du juge cet argument de fond:
Aux termes de l’article L. 350-3 du code de l’environnement, tel que modifié par la loi n° 2022-217 du 21 février 2022 : « Les allées d'arbres et alignements d'arbres qui bordent les voies ouvertes à la circulation publique constituent un patrimoine culturel et une source d'aménités, en plus de leur rôle pour la préservation de la biodiversité́ et, à ce titre, font l'objet d'une protection spécifique. Ils sont protégés, appelant ainsi une conservation, à savoir leur maintien et leur renouvellement, et une mise en valeur spécifiques. Le fait d'abattre ou de porter atteinte à un arbre ou de compromettre la conservation ou de modifier radicalement l'aspect d'un ou de plusieurs arbres d'une allée ou d'un alignement d'arbres est interdit. »
          On aurait pu en rester là et réfléchir avec les habitants à des solutions qui concilient piétons et végétation. Réfléchir et agir. Or depuis Octobre 2022 (depuis un an et demi que l'ordonnance du juge a été rendue) rien n’a été fait. Toujours pas de feux, de limitation de vitesse, de valorisation du GR ou autres idées géniales que les élus pourraient avoir. Non rien. Ils n’ont d’ailleurs toujours pas envoyé leur mémoire au tribunal pour le jugement au fond.
 
Une pétition pour ... abattre les platanes !
 
          Et c’est ainsi que vient d’apparaître sur le face de bouc  de la commune de Levens une pétition pour l’abattage des platanes. Un face de bouc très partisan et qui ne parle qu'au nom de quelques uns. 
          Partout, les pétitions pleuvent pour sauver les arbres d’alignement, les platanes. Parfois avec succès. Voir cette liste impressionnante sur google: platanes pétition

 

          A Levens, c’est le contraire, une pétition demande ... leur abattage.
          Oh le texte commence bien : on apprend que « les enfants empruntent le chemin pédestre entre le secteur des Traverses et le Grand pré » mais c’est pour le critiquer, certes « il est praticable », mais il serait « plus long et compliqué »
          Plus long ? C’est faux ainsi que l’indiquent ces 2 prises de vue comparatives issues de Géoportail, le cheminement par le GR est en réalité plus court que celui par la route.
A pied depuis la passerelle en encorbellement et l'entrée des Grands Près de Levens par la RM 19 >> 594 mètres

 

A pied, depuis la passerelle en encorbellement, jusqu'aux Grands Près par le GR5 >> 481 m

         Mais même si c'était plus long d'une centaine de mètres, on en est là ? On ferait abattre des arbres centenaires pour cela!  Mais on marche sur la tête.

          Plus compliqué ? A qui la faute puisqu’on refuse de l’aménager et de le rendre formidable alors qu'il passe au milieu de la nature plutôt que le long de la route (avec ou sans trottoir) et donc des voitures, des fumées , de la vitesse, des dangers...
 
          Et comme par hasard, au nom de la « sécurité » la suite de la pétition reprend l’argumentation de la mairie « Le projet de sécurisation impliquerait l'abattage de onze platanes, cela nous attriste, mais il n'y a pas d'autre solution, »
          Cette phrase est totalement fausse.
  • D’une part, il y a d’autres solutions (qui ont déjà été avancées et qui seront développées  devant le  tribunal)
  • Et d’autre part, confondre sécurisation des piétons et abattage des arbres est une erreur.

          Sécuriser les routes, et pas uniquement sur ces 120 mètres,  passe par un plan global de circulation et de cheminement d’ensemble, pas forcément le long des routes, et qui ferait moins la part belle à la vitesse et aux véhicules.

          La pétition en question n’est là que pour faire pression lors du jugement au fond. Et gageons qu’opportunément  la métropole cherchera à l’utiliser, car elle et la mairie sont dépourvues d’arguments sérieux.
 
 
 

Publié dans Arbres, Urbanisme

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